Opale
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| Sujet: [Sondage > VAINQUEUR] Battle n°1 Dim 15 Sep - 9:22 | |
| Bonjour, Bonsoir,
Venez tous voter pour votre texte préféré sur le thème de la rentrée ! Voici les textes :
Texte n°1 de Single Death: - Spoiler:
La veille de la rentrée, j’étais fatiguée de ma journée. Je n’avais certes rien fait de particulier, mais je me suis tout de même couchée à dix-neuf heures trente, et la fenêtre ouverture en plus. Je me suis donc réveillée avec que mon radioréveil ne sonne, vers cinq heures du mâtin environ. Je me suis donc lavée, coiffée, habillée, j’ai mangé puis regardé la télévision. Il y avait un reportage de Britney Spears sur Arte. La maison se réveillait à pas lent, et mon petit frère est venu me rejoindre dans ma chambre pour finir de regarder la télévision avec moi. Quand j’ai vu l’heure, je suis partie pour pouvoir prendre mon bus, et mon petit frère m’a rejointe un peu plus tard. On a pris le bus ensemble, il est descendu avant moi et le bus m’a déposée, moi et d’autres gens, devant mon nouveau lycée. J’ai passé la grille, suivit les gens devant moi pour savoir où se situait exactement l’établissement, car je ne l’avais pas encore visité. Le chemin menait à un petit établissement, bien moins imposant que celui de mon précédent lycée, et moins beau sûrement. Tous les élèves, je crois, étaient présents sous le préau et à côté de ce dernier. J’attendais en tremblant de tout mon être, mais personne ne le remarquait, bien sûr. J’avais peur, tellement peur, et me sentais seule face à toute cette masse de gens, bien moins dense qu’à Blaise Pascal. Ils se demandaient s’ils allaient être dans la même classe, quels professeurs ils auront parce qu’un tel est sympa et pas l’autre. Ils se font la bise, se revoient sûrement après de longues vacances passées sans l’autre. Moi, j’avais plutôt le trac dû au fait que je venais d’emménager ici, que je suis intimidée et introvertie par rapport aux gens, et que j’ai peur d’être solitaire durant une année entière, juste parce que je suis simplement intimidée. On m’a rassurée aussi, mais il y avait toujours cette appréhension apeurée des autres, me demandant s’ils m’apprécieront ou non, s’ils vont me trouver ennuyeuse ou l’inverse. Certains professeurs arrivent, le directeur et son adjoint aussi et ils représentent le lycée, même si « tous le monde sait ce qu’il en est », à part moi, et peut-être d’autres personnes, qui sait ? Ils font l’appel des classes en commençant par les premières littéraires. Je n’arrive pas à retenir leurs prénoms, puis on m’appelle et j’avance en me plaçant dans le petit groupe qui sera de sept personnes. Sept L, c’est vraiment que dalle pour une classe, même de L. Nous sommes cependant mélangés, apparemment, avec la classe d’ES, et je trouve que ce n’est pas plus mal. On avance donc, montons les escaliers et nous arrêtons devant une salle avec un feuille sur la porte. Salle 39 bis. Le professeur ouvre la porte, nous entrons et nous asseyons. Il parle un peu, et les ES arrivent avec leur professeur principal. Du coup, on a techniquement deux professeurs principaux, et donc deux fois plus de surveillance, ce qu’ils ont dit d’ailleurs. Ils ont aussi parlé du règlement intérieur, des emplois du temps, d’une annale du lycée, de la nouvelle élève équatorienne…Ils ont aussi parlé des nouveaux élèves qui ne connaissent pas le lycée, qu’ils devraient les aider à s’intégrer, être accueillants et agréables. A ce moment là, j’étais un peu mal, triste, mélancolique. Il y a donc cette équatorienne que l’on aide, et moi je suis sur la touche, à côté, on ne me remarque pas même si j’ai toujours cette sorte d’aura, même si on a tendance à me trouver joyeuse et amusante. J’ai peur, je suis stressée, j’ai l’impression que l’on n’aimera pas, que si je me présente, que si je fais le premier pas, je vais déranger. Je n’aime pas ce sentiment que j’ai en moi, j’aimerais que ça disparaisse à l’instant, parce que sinon je ne vais pas arriver à avoir des relations avec des nouvelles personnes. Quand la sonnerie retentit, c’est fini, c’est l’heure de rentrer chez moi. Je range mes affaires et sors de la salle de cours, je traverse le préau, la cours, le grillage et avance un peu dans la rue avant d’appeler ma mère pour qu’elle vienne me chercher. Elle commence tout juste à se lever et elle arrivera après s’être préparée. Je vais donc découvrir la bibliothèque se trouvant à côté de l’école de musique.
Texte n°2 de Earenia - Bravo tu es la gagnante ! - Spoiler:
Quelques vertiges désarçonnaient Naomi qui tentait d’avancer droit dans le long couloir de son nouveau lycée. Elle n’avait jamais vu de couloir aussi long, cela faisait si longtemps qu’elle marchait que lorsqu’elle arriva devant sa salle, elle faillit passer sans s’arrêter. Il y avait quelques élèves qui lui rappelaient vaguement des connaissances mais la jeune fille ne savait dire pourquoi. Après tout, elle ne connaissait personne, son récent déménagement y étant pour quelque chose. Assise en cours, l’adolescente détailla ses nouveaux camarades de classe. Ils n’étaient qu’une dizaine et tous lui donnait l’impression de les avoir déjà rencontrés. Toutefois, Naomi n’était pas là pour enquêter sur les élèves de la classe. Malgré ses étranges malaises et la sensation de flotter dans l’eau, la jeune fille se concentra sur ce que disait son professeur. Mais de quoi parlait-il ? Elle ne comprenait pas un mot de ce qu’il disait. Les lèvres de l’homme debout devant les élèves bougeaient mais aucun son ne semblait s’échapper. Soudain, ce fut clair comme de l’eau de roche : il était son professeur de sciences-physiques. Il fallait qu’elle prenne des notes sur ce qu’il disait. Naomi se pencha, attrapa son sac posé à côté de son bureau et chercha un cahier quelconque. Cependant, malgré son caractère rigoureux, il apparut à la jeune fille qu’elle avait oublié tout ce qui pouvait s’apparenter à du papier. Tout en soupirant, elle sortit sa trousse et retourna à son bureau pour découvrir… une feuille double grands carreaux juste sous son nez. Un élève, détectant sa détresse avait dû la lui donner. Naomi regarda autour d’elle, mais aucun de ses camarades de classe ne semblait faire attention à elle. « Bah… le principal, c’est que maintenant, je peux prendre des notes. » Dans la cour de récréation, un cri ressemblant vaguement à son prénom força Naomi à se retourner. Sans réellement comprendre comment, elle reconnut un élève de sa classe. Comment avait-il fait pour connaitre son nom ? La jeune fille ne se rappelait pas s’être présentée à qui que ce soit… ou peut-être en cours… le professeur avait peut-être fait l’appel ? De toute façon, maintenant le mal était fait, cet élève connaissait son nom. L’adolescente plissa les yeux. Etrangement, elle n’arrivait pas à distinguer son visage, il était flou comme si elle le regardait sous l’eau. - Salut ! Je ne sais pas si tu avais remarqué, nous sommes dans la même classe ! - Enchantée, répondit poliment Naomi. - C’est bien Naomi, ton prénom ? Moi je m’appelle …. La jeune fille pencha la tête sur le côté. Elle n’avait pas compris comment s’appelait cet élève. - Excuse-moi, je n’ai pas compris ton prénom… - Ne t’inquiète pas, j’ai l’habitude, il n’est pas très commun. C’est ??? ! Attends, je vais te l’épeler : ???, ???, ???, ???, ???. Comme elle ne vouait pas vexer ce camarade fraîchement acquis, l’adolescente hocha la tête. Toutefois, elle ne connaissait toujours pas son nom.
- J’ai cru que cette journée ne se terminerait jamais ! s’exclama ???. Pourtant, du point de vue de Naomi, jamais une journée n’était passée aussi vite ! Elle avait même la sensation d’en avoir raté des bouts… - On pourrait aller dans le parc d’attraction de la ville ! poursuivit ???, il est super bien ! - Ah ? Mais, il me semblait qu’il n’y avait pas de parc d’attraction à la Mûre, la ville est trop petite, non ? - A la Mûre… ? Mais qu’est-ce que tu racontes Nao’ ? se moqua gentiment son nouvel ami, qu’est-ce que c’est que cette ville ? Ici, nous sommes à Lyon. - A… Lyon… ? Ce n’était pas possible… non ? Noami venait de Lyon et venait d’emménager à la Mûre… Ou l’inverse ? Etait-ce bien grave ? De toute façon, la jeune fille n’était pas comme d’habitude ce jour là. Elle se sentait toujours aussi ballotée et la sensation d’avancer sous l’eau ne se dissipait pas. Aussi, elle suivit … sans broncher jusqu’au petit café de la ville, comme il lui avait promis. - Tu verras, leurs glaces sont délicieuses. Je te conseille …, c’est mon parfum préféré ! Naomi acquiesça et lorsque la serveuse arriva, elle lui demanda une glace ???. Son ami demanda la même chose. La glace avait une étrange couleur vert pâle et une odeur qui n’inspirait rien de bon à Naomi s’échappait de la coupe. Toutefois, lorsque l’adolescente vit ??? avaler goulument une cuillère de crème glacée de sa propre coupe, elle se lança. Elle ne savait définir le goût mais étrangement, la jeune fille trouva sa glace bonne. Après quelques cuillérées, elle leva les yeux vers son camarade de classe et lui demanda à quoi était faite cette glace. - Ce qui fait sa popularité, c’est la ciguë ! Presque instantanément, Naomi fut prise de nausées si violente qu’elle en fit basculer sa chaise. ??? se leva d’un coup et se précipita vers elle. - Nao’ ? Nao’ ? Est-ce que ça va ? Nao’ ? Nao’ ? Tu trembles ! Nao’ ! Sa voix se faisait de plus en plus lointaine. - Nao’…? Nao’…? Naomi… je te l’avais dit que tu angoissais trop. Naomi ! Réveille-toi. Naomi se réveilla en sursaut. Son corps était moite et son front dégoulinait de sueur. La fraîcheur de sa chambre vint caresser ses épaules alors que le reste de son corps restait protégé par sa couette. Regardant un peu autour d’elle, la jeune fille vit sa mère assise à côté d’elle sur le lit. - Naomi ? Tout va bien… c’était juste un cauchemar. Je t’avais dit qu’à trop angoisser pour cette rentrée tu allais te rendre malade. Ce n’est pas si terrible la rentrée, même quand on ne connaît personne. Ça va mieux ? Sa mère, une belle femme aux cheveux noirs relevés en un haut chignon, aux yeux tout aussi noirs et à la peau mate lui caressait tendrement la joue. - Ma…man… ? - Oui ? - … Quel jour sommes-nous ? - Le 3, aujourd’hui, c’est la rentrée et si tu ne te lèves pas bientôt, tu vas être en retard. - Où habitons-nous ? - A la Mûre. Une jolie petite ville en montagne. Ton rêve t’a vraiment perturbée, rit-elle, je vais te faire un chocolat bien chaud, tu te sentiras mieux. Naomi acquiesça lentement, encore sous le choc. Pendant que sa mère sortait de sa chambre, elle se leva, prit les vêtements qu’elle avait préparés la veille, se lava, déjeuna et vérifia avant de partir qu’elle avait des feuilles et des stylos dans son sac. Elle salua sa mère et partit en direction du lycée. Sur le chemin, elle rencontra une jeune fille aux longs cheveux blonds, presque blancs et tout à fait raides. Elle s’était rapprochée en voyant l’air perdu de Naomi qui cherchait alors la direction de son lycée. Les deux adolescentes découvrirent en arrivant qu’elles étaient dans la même classe. - Alors nous serons ensemble cette année, sourit Naomi, au fait, je ne t’ai toujours pas demandé ton nom. - Je m’appelle Diane, enchantée. - Et moi Naomi ! L’échange fut marqué par un léger silence. Naomi reprit. - Toi qui connais bien la Mûre, il n’y a pas de parc d’attraction ici ? - Non, en tout cas pas à ma connaissance. Mais si tu veux après les cours, je te ferais visiter la ville, tu verras, il y a un café très sympa, je t’y emmènerai ! Naomi esquissa un sourire amusé. - Si tu veux, mais je te préviens : je ne mange pas de glace !
Texte n°3 de SashikoSama
- Spoiler:
À la rentrée, tout le monde sourit. Du moins, à cette rentrée-ci ce fut l'impression que j'eus. Une centaine d'élève, de même âge que moi pour la plupart, attendait devant les grilles de ce qui allait être ma nouvelle école. On voyait les anciens membres d'une même classe ensembles. Une dizaine de petits groupes riaient, se bousculaient, parlaient. Ils étaient heureux de se retrouver et désiraient ardemment connaitre leurs futurs classes. Au milieu d'eux, il y avait une jeune fille souriante. N'appartenant à aucun des groupes, elle ne s'inquiétait pas de savoir avec qui elle sera. Cette fille, c'était moi. Je venais d'emménager dans cette nouvelle ville. Je n'avais aucun ami et j'en étais contente ; ce serait pour moi l'occasion de repartir à zéro, de voir d'autres horizons, de me découvrir de nouvelles passions ! Rien ne pourrait être parfait, j'en avais conscience : mais l'espérer était un plaisir que j'aimais m'accorder. C'est pourquoi les chuchotement, les regards et les questions qui semblaient tous me viser, ne m'atteignaient pas. Parce qu'à côté de ça, certaines personnes souriaient en croisant mon regard. Le jour de la rentrée, rien n'est plus beau qu'un sourire. Une fois les grilles ouvertes, je m'avançai afin de prendre connaissance de ma classe. Je suivais le flux d'élève, avec un avantage certain ; je ne craignais rien. Après avoir regardé où se trouve ma classe, je la rejoignis, traversant la pluie de bousculade que créaient les élèves s'affairant à rejoindre leurs salles. Je devais monter plusieurs étages, mais ça ne me gênait pas ; ce qui m'attendait en haut me motivait assez pour me faire oublier que je n'ai pas pratiqué de sport des vacances. Ce fut épuisée que je rejoignit mes camarades. À ma vue, ils chuchotèrent. Je m'approchais d'eux, un sourire convaincu aux lèvres, tentant de leur faire comprendre qu'ils ne se trompaient pas. Leurs interrogations étaient, pour la plupart, vraies. Notre professeure principale nous fit rentrer. Une gentille femme, jeune, souriante. Elle portait un petit carré noir, des lunettes bordeaux et un chemisier blanc. Du haut de ses talons, elle ne dépassait pas le trois quart des garçons. Après une rapide présentation des règles que nous devrions suivre pendant toute une année, elle nous demanda de rejoindre le tableaux pour se présenter, chacun son tour. C'est ainsi que j'en connus plus sur ce qui allait être, je l'espérais, mes futurs amis. Lorsque mon tour vint, le stress m'envahit pour la première fois de la journée. Malgré la boule qui se formait dans mon ventre, je réussis à parler convenablement. « Bonjour... Je m'appelle Magalie. Je ne connais personne ici, car j'ai emménagé cet été. Cela faisait longtemps que mes parents voulaient habiter dans cette région. Moi aussi, je l'aime bien. » Ils souriaient, très certainement charmés que j'aime leur région. Ils avaient tellement l'air gentils, que mon sourire s'élargit considérablement. Une jolie fille, châtain aux yeux bleus, leva la main. Notre enseignante me lança un regard, m'incitant à donner la parole à ma camarade. Ce que je fis l'instant d'après. La question fatidique tomba. « Est-ce que... tu, est-ce que tu es la... Celle qui..., bafouilla-t'elle avant de se poser afin de soigneusement trouver ses mots. Es-tu la fille qui était dans la voiture avec la famille qui a miraculeusement survécue à une chute mortelle dans un ravin ? » Bien que maladroitement formulée, sa phrase avait su réveiller cette vielle histoire de la mémoire des gens. Je répondis d'un hochement positif de la tête. À la fois surpris, émerveillés, et apeurés, tous s'interrogèrent du regard. Ils avaient une miraculé devant eux. Et pas n'importe qu'elle miraculée ! Elle était l'enfant de la famille "star" qui avait fait parler d'elle en survivant à un horrible crache de voiture. La presse avait parlé de nous pendant plusieurs mois, nous avions fait la une de nombreux journaux. Certains mettaient notre survit sur le compte d'un "phénomène divin", d'autres préféraient parler de "sauvetage extraterrestre". Les interrogations que suscitaient notre accident était devenu un sujet omniprésent. Tant et si bien qu'il était impossible de ne pas connaitre notre histoire. Mon visage n'était pas inconnue, je rappelais à tous quelque chose ou quelqu'un. Seule quelques personnes osaient demander si j'étais bien la "miraculée". Après une bref explication de cette histoire que tout le monde connaissait déjà, je me rassis, silencieusement. Quelques minutes plus tard, après le passage des autres élèves, la prof nous distribua un questionnaire personnelle. Je parcouru le document des yeux. Ce genre de fiche de renseignement était courant lors de la rentrée. Mais j'en avais rarement vu des aussi personnelle. Toute sorte de question y figurait ; « Quelle animal seriez-vous si vous le pouviez ? », « Qu'aimez-vous chez les autres ? », «Quel mot vous qualifie le plus ? ». Mais parmi toutes ces questions, une avait attirer mon attention plus que les autres. Une question que je craignais que l'on me pose à chaque instant, une question dont je connaissais parfaitement ma réponse. J'avais peur. « Que regrettez-vous le plus ? » Mes doigts glissaient sur le papier, hantés par cette vérité que je connaissais mais que je ne voulais pas faire sortir. Des larmes s'échappèrent de mes yeux, à l'instant où très fort j'imaginais ce que j'écrivais. « Je regrette d'avoir à inventer ce questionnaire. D'avoir à vivre dans cette illusion de la rentrée parfaite qui m'aurait attendue s'ils avaient survécu. Au fond de cet asile, les membres tremblant, l'image de mes camarades que je n'ai jamais eu me hante. J'aurais dû tomber. Comme ceux que j'aimais, j'aurais dû m'écraser. Mourir et rester avec eux, plutôt que de perdre l'esprit quand je les ai vu partir. »
Texte n°4 de Picochette - Spoiler:
Le bruit strident de la sonnerie retentit au loin. Le garçon, qui descendait tout juste du bus à quelques pas du lycée, se mit à courir. Être en retard pour son premier jour n'était pas vraiment souhaitable.
Il passa la grande grille, se frayant un passage aux milieux des nombreux élèves -tous inconnus- et chemina jusqu'au centre de la cour, déboussolé, ne sachant où aller. C'est alors qu'une petite brunette menue le percuta de plein fouet. Surpris, Adrian baissa la tête, croisant un regard ambré empli de malice. La jeune fille fit la moue. «Eh, tu pourrais faire attention à où tu vas ! Ta grande taille ne t'empêche pas de jeter un coup d’œil un peu plus bas ! rit-elle. Toi aussi, tu es un peu perdu, n'est-ce pas ? Tu cherches l'amphi, peut-être ?» Elle tourna le dos au garçon, qui n'eut guère le temps de déclarer quoi que ce soit, et pointa son doigt vers un bâtiment dont la porte était ouverte, à quelques mètres. Des dizaines d'étudiants s'y engouffraient. «C'est là-bas ! Suis-moi !» L'adolescente se faufila si vite à travers la masse qu'Adrian ne la repéra bientôt plus. Il soupira. Un crachin commençait à tomber. Le garçon passa sa main gantée de cuir noir dans ses cheveux clairs et il s'avança en direction du lieu de réunion. La plupart des personnes déjà présentes étaient assise lorsqu'il fit irruption. Il parcourut la salle du regard, cherchant une quelconque place. La salle était bondée. Les paroles résonnaient dans la pièce, les effluves se mélangeaient et Adrian sentit sa tête tourner. Il détestait les foules. Il s'apprêtait à s'asseoir près de la l'entrée, lorsque la fille aux longs cheveux d'ébène et aux yeux pétillants agita la main, l'interpellant. Elle arborait un grand sourire, et l'éphèbe le lui rendit, tout en allant s’installer auprès d'elle. Après tout, il le savait bien, grâce à son expérience, qu'un but était plus rapidement atteint une fois la confiance acquise.
* * *
La journée de rentrée se déroula sans aspérité, ni même sans grand intérêt. Les lycéens, Adrian et sa nouvelle compère compris, étaient traînés de salle en salle, dans le cadre de ce qui était appelé «visite», forcés d'écouter, et tentant d'endiguer leurs pensées diverses. Ils durent aussi subir, après la palabre du proviseur dans l'amphithéâtre, la lecture du règlement intérieur. En clair, chacun regrettait déjà le temps révolu des vacances d'été. Tous, sauf le jeune blond, dont les sombres réflexions l'avaient emmené loin d'autant de futilités. Ce dernier attirait d'ailleurs beaucoup l'attention. Était-ce dû à ses yeux d'un gris délavé, la clarté de sa chevelure, ou encore son corps mince et musclé, toujours est-il qu'il devint rapidement le centre d'attention de sa classe. Il sympathisa de bonne grâce avec tout les autres, mais s'évertua à rester aux côtés de sa camarade rencontrée plus tôt, dont il avait appris qu'elle s'appelait Enora. Enfin, la sonnerie se fit entendre pour la seconde fois, signalant la fin des cours. Tous les élèves se précipitèrent dehors, certains une cigarette déjà au coin des lèvres, d'autres les yeux rivés sur leur téléphone portable. Tout le monde s'éparpilla, laissant Adrian seul ; Il se mit alors en marche, avec nonchalance, jetant des coups d’œil discrets à ses camarades. Ses écouteurs diffusaient du rock dans les oreilles. Lorsqu'il fut assez éloigné de tout étudiant, il sortit son portefeuille de son sac, et l'ouvrit. À l'intérieur, une petite photographie était coincée entre deux cartes, ainsi qu'un simple morceau de papier agrafé. L'image représentait une jeune fille dans la quinzaine, aux cheveux sombres et aux regard d'ambre. Sur la feuille était griffonné, d'une écriture penchée et inappliquée «Enora. 18/07/1998. Proie.». C'était bien elle.
Dernière édition par Opale le Dim 20 Oct - 12:51, édité 2 fois |
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